Il n'y a pas âme qui meure
dans la campagne de Russie. Nekrassov
lit, contre le bagne, Dostoïevski aux semeurs.
Les pauvres gens dépouillent les Frères Karamasov.
Il n'y a pas âme qui meure
dans la campagne de Russie. Nekrassov
lit, contre le bagne, Dostoïevski aux semeurs.
Les pauvres gens dépouillent les Frères Karamasov.
Nous refusons, à l'école ou partout ailleurs,
d'être pauvres de la langue. Devenons meilleurs,
à l'ombre du soleil qui sait. Faisons preuve d'Elytis.
Par cette canicule qui nous accable,
on peut échapper au grain de sable.
Il suffit de se projeter à l'eau (comme nos
petits veinards de cinquième appelés
lundi en classe de lac au Bourget).
On peut aussi renoncer à courir,
pour se poser à l'ombre des mots.
Et ce n'est pas la littérature d'Amérique
centrale qui nous fera suer.
Au bout de la nuit, je suis allé voir Céline
à la librairie Garin. Elle est la cheville ouvrière
du prix auquel nous participerons en 17/18,
pour le "bien être lecteur" de quatrième.
La sélection des livres sera effective à la rentrée.
Grâce au foyer socio-éducatif qui porte plus que jamais
la griffe de la générosité, nous aurons la faculté
de mettre plusieurs lots dans la balance...
Commerce équitable toujours, j'ai mis la main
sur un recueil de Thomas Vinau, natif de Toulouse.
Sa poésie respire l'air frais que fait tourner la bête
en dansant sur elle-même :
"Un ours qui cherche
se cache n'importe où
derrière les ailes d'abeilles
dans les sabots du vent
dans la viande et l'humus
au fond de ton sourire".
(Source pure et dure : Il y a des monstres qui sont très bons,
Le Castor Astral, 2017. Citation de Guillevic en exergue :
"Il y a des monstres qui sont très bons,
Qui s'assoient contre vous les yeux clos de tendresse".)
En ces jours où la Politique ouvre un nouveau vivre,
Chambéry donne un trentième chapitre à l'amour
des livres.
Il y aura bientôt six ans, par la grâce de troisième,
nous avions apporté notre tour d'esprit au Manège.
Le froid qui modifie la trajectoire des poissons et Jim
Lamar de retour avaient instauré un climat propice
à l'expression d'une lecture loin d'être novice.