Sur la voie rapide urbaine,
où circule un monde pressé
d'en finir, Clio s'arrête à France Culture.
Deborah Levy, une poétesse britannique,
avance l'idée d'une écriture sans masque
et en même temps intimidante à souhait :
" Mon but est que mon regard puisse croiser
le vôtre et puis que l'on détourne, peut-être,
le regard ensemble. Il y a quelque chose d'érotique
dans ce moment où l'on détourne le regard ".
Cela nous change de la laideur
d'une certaine Amérique. Une poétesse,
qui a fait beaucoup pour que les états d'âme soient unis,
vient d'obtenir le prix Nobel de littérature. L'important,
c'est de voir la poésie sur le devant de la scène ;
le fait qu'elle soit femme appartient aux coulisses.
L'ennemi éolien d'Apremont veut m'empêcher
de décoller. Cloué au sol comme un camion
sans aile, j'ai l'envie sauve grâce à Lydie.
La fragrance de son bidon de miel
me pousse au-dessus de Chapareillan ;
le foehn le rend liquide au fil des épingles.
Ma chambre à air est devenue faiblarde ;
avec l'accord de Julian Alaphilippe,
Marion Rousse me propose d'insuffler
une tout autre allure. Sauvé ! le col
du Granier cesse d'être vaporeux.
* Dix mots ne manquent pas d'air.
Aucun risque de voir une femme
me déranger au rayon poésie.
Vous me rétorquerez : " Et les muses ? ".
Lors, permettez-moi de marquer
mon étonnement contrit : habiter
un livre n'est pas le propre du féminin.
* Le condamné à mort - Jean Genet ;
Il neige dans la nuit - Nâzim Hikmet ;
Bleu de travail - Thomas Vinau.