Si je ne m'abuse, l'été n'est pas encore sur le point
de nous échapper, me suis-je réjoui au sublime col
de la Cluse, rallié une nouvelle foi(s) par Saint-Cassin,
le col du Granier et Entremont-le-Vieux.
Mais plusieurs indices sont venus témoigner
du contraire. Tout d'abord, près de l'Auberge
Notre-Dame des Bruyères, les cloches en Abondance
n'ont pas mis en sourdine le bourdon de la rentrée...
Ensuite, un petit chalet rond a dansé sur le ventre sans neige,
pour attiser en nous le feu d'une fondue au comté, si chère
à "une fille terrible" : Gabrielle de Tignes.
Histoire de lui faire un petit signe (car j'aime à croire
que les Morts à la Fenêtre sont forts de toutes ces
petites choses que les Vivants continuent de connaître),
je n'ai pas résisté à un fond d'Abymes en terrasse.
Pour autant, messieurs les gendarmes, n'en faites pas
un drame : je connais assez mon corps pour noyer
le chagrin à la cime dans une tasse !
La plongée sur Corbel s'accompagna par conséquent
d'une force tranquille et, après l'ascension du col
des Egaux (qui ne m'est jamais égale), je suis tombé
indemne dans le panneau du col de Couz (un mot certes
avec un z, mais placé là, semble-t-il, pour me rappeler
que monsieur Coux parlera bientôt des abeilles aux
petits soleils de 6ème).
La côte de Montagnole, rendue célèbre par
le championnat du monde de 1989 (et un zeste
de Lemond ! ), ponctua comme un dard sous la peau
cet exposé de 5h (pour 73 kilomètres traités).
Qu'il reste difficile au temps de suspendre son vol !