Bright be the place of thy soul !
No lovelier spirit than thine
E'er burst from its mortal control
In the orbs of the blessed to shine.
On earth thou wert all but divine,
As thy soul shall immortally be ;
And our sorrow may cease to repine,
When we know that thy God is with thee.
Light be the turf of thy tomb !
May its verdure like emeralds be :
There should not be the shadow of gloom
In aught that reminds us of thee.
Young flowers and an evergreen tree
May spring from the spot of thy rest :
But nor cypress nor yew let us see ;
For why should we mourn for the blest ?
Clair soit le havre de ton âme !
Nul esprit plus cher que le tien
Ne jaillit de son mortel frein
Dans les orbes saints, pour briller.
Ci-bas tu ne fus que divine,
Comme sera toujours ton âme ;
Que notre chagrin ne se plaigne,
Lorsqu'il sait ton Dieu avec toi.
Légère soit l'herbe à ta tombe !
Et sa verdure d'émeraude ;
Que ne plane ombre des Ténèbres
Sur ce qui te rappelle à nous.
Qu'arbre toujours vert, jeunes fleurs,
Du lit de ton repos jaillissent :
Mais n'y voyons cyprès ni ifs ;
Pourquoi, aux saints, donner des pleurs ?
(Poème de Lord Byron, composé en 1808,
traduit par Florence Guilhot et Jean-Louis Paul,
publié à leur tour par les éditions Allia en 1999,
et que nous dédierons à chacune des nouvelles
victimes innocentes de la lâcheté impie à l'autel de l'Humanité.)