Pascaloup de Savoie

Dans les bureaux,

la chirurgie du visage

a accouché d’écrans.

L’employée ne se risque

plus à dire des choses humaines ;

la réponse prend la fièvre de l’ordinateur.

Un savoir peut-il être à rien jamais sur les nerfs,

à force de se croire en fonction devant un écran ?

Quelle bêtise de chercher dans ses mails

un témoignage de paix intérieure !

Prenons du champ, lâchons prise,

il reste une étoile pour nos tempes grises.

Illustration - Beb-Deum pour Télérama

Le professeur de psychiatrie Manfred Spitzer se prononce,

après des recherches longitudinales, contre un contact

précoce et fréquent des enfants avec les ordinateurs

et l'Internet.

"Les médias numériques sont nuisibles au développement

de la mémoire, ne sont pas adaptés à l'encouragement

de l'apprentissage et provoque des dépendances",

a déclaré le chercheur dans une publication.

Il enfonce le clou en disant que  "l'utilisation trop fréquente

de l'ordinateur nuit au mécanisme de la concentration",

et une enquête récente menée par 62 professeurs

d'universités allemandes apporte de l'eau à son moulin

en avançant que "la logique argumentative, la capacité

de saisir ou résumer un texte sortent amoindries du zapping

informationnel" que l'outil numérique met à la Une.

En somme, en passant sans cesse du coq à l'âne et de l'âne

au coq, nous serions finalement plus près du bonnet que du chant.

Connectons-nous, mais avec modération!