13 avril 2017
4
13
/04
/avril
/2017
07:22
Nous avons eu à Turin une mi-temps de quartier
libre. Une glace "al limone" à la main, j'ai croisé
plus d'un supporter du Barça venus avec l'espoir
de la faire fondre. Ils ne se doutaient pas alors
que la Juve allait en trois boules leur répondre.
À la recherche d'une feuille sans match,
j'ai demandé au libraire du coin gauche
une édition bilingue du recueil Travailler fatigue ;
un peu las, il m'a répliqué que la poésie était hors-jeu
dans son paysage et qu'il donnait plutôt dans la photo d'art.
Attaché à ne pas tourner l'image, il releva l'écusson de la Vieille
Dame sur mon torse pour mieux me faire retenir sa montre
à l'heure du Torino. Selon lui, et même si les titres peuvent
manquer dans la balance, seule cette équipe coule dans
le sang du peuple turinois.
Je l'ai assuré de ma connaissance de la tragédie du 4 mai 1949
et mentionné pour l'anecdote la victoire de Bastia (3-2)
le 7 décembre 1977 au Stadio Communale. C'était au temps
où Paolo Pulici et Francesco Graziani valaient deux taureaux
à l'avant ; grenat de l'enfance que l'on se rappelle, il a bien voulu
me concéder qu'il avait suivi cette rencontre sur les épaules
en baisse de son père.