Au sortir d'un rêve agité sans iPhone sous le traversin,
mais avec la soupe de Warhol sur l'estomac
(quel dernier repas pour l'Histoire des Arts ! ),
j'ai entendu Grégoire Samsa annoncer à la radio
que la vermine de la maladie venait d'emporter
un homme pour lequel nous sommes restés baba.
30 octobre 1974, il reste une poignée de secondes
au huitième round, le rhinocéros Foreman continue
de pousser dans les cordes un pachyderme qu'il croit
condamné au sommeil ; grave erreur d'acharnement,
en un éclair de déchaînement Ali le met à l'envers
du soleil. Pour en avoir autant sous le poing,
il se sera toujours montré dur avec lui-même :
"Je vais partager un petit secret avec vous. La course
à pied fut à l'origine de ma force. Très tôt dans ma carrière,
j'ai appris à courir au-delà de la fatigue. Tant que je ne
ressentais ni lassitude ni douleur, je considérai cela comme
un simple échauffement. Il fallait que je dépasse mon seuil
de tolérance pour que l'entraînement devienne profitable.
C'est à ce moment-là que je mettais les bouchées doubles.
Chaque kilomètre supplémentaire m'apportait un surcroît
d'énergie. Ce qui fait la différence sur un ring, c'est ce dont
on est capable une fois qu'on est fatigué. C'est la même chose
dans la vie. Ne vous laissez pas arrêter par ceux qui abandonnent
quand ils se sentent mal, par ceux qui se désespèrent facilement,
par ceux que l'échec et l'injustice démoralisent, par ceux qui perdent
de vue leur objectif. Si vous voulez gagner, votre volonté ne doit
jamais fléchir, votre foi ne jamais faiblir. Vous ne devez jamais cesser
de vous battre."