Simplifier l'orthographe pour que Simplet n'éprouve
plus d'épitaphe, voilà le nénufar que l'on ressort
des tiroirs...
Alain Rey, que l'on ne saurait soupçonner d'être à
la surface des proses, pointe du doigt (pour les lecteurs
du Dauphiné libéré) les limites de cette réforme qui va
entrer en vigueur après 26 ans d'attente :
"Elle porte sur tellement peu de cas que je pense qu'en
voulant bien faire ces rectifications orthographiques sont,
au mieux, inutiles ou sans intérêt, et au pire, nuisibles
car personne n'y croit. La valse des accents néglige aussi
complètement la prononciation de la population du sud de
la France. Et au lieu d'avoir une solution et une seule, on va
en avoir deux et les enseignants vont être obligés d'apprendre
cette liste de 2400 mots. D'autant plus que si le manuel suit
à la lettre la réforme, cela va devenir un gros problème : on
risque d'assister à une discordance entre l'élève, qui apprend
la "nouvelle orthographe", et les professeurs, qui utilisent
"l'ancienne" ; on les court-circuite et c'est très dangereux.
Le seul point positif à mes yeux, c'est qu'avec deux
possibilités, il y a moins de fautes et les dictées seront moins
"catastrophiques". Mais cette réforme est une goutte d'eau
car à part les dictionnaires et les manuels scolaires, tout
ce qui est imprimé en France ne la prend pas en compte."
Nous continuerons de répondre à l'appel de la forêt.