Pascaloup de Savoie

La stèle de Marco Pantani dans le Galibier

engrange l'Envie de se dépasser : vivement l'été brûlant !

Il suffit de regarder le ciel

pour se poser une question  essentielle.

Le soleil aurait-il toutes ses annuités

pour faire valoir, en ce laid mois de mai,

ses droits à la retraite ?

Toujours est-il que je marche à l'ombre,

avec la mine sombre du documentaliste

qui a archivé le cycliste...

Le mental affamé de sport, il ne me reste

plus qu'à attendre l'ouverture de Roland-Garros.

D'habitude, l'azur s'y montre féroce !

Le 1^er mai 1895, à la descente du train

gare Saint-Lazare, le jeune chanteur

Félix Mayol eut le grand bonheur de voir

sa petite amie parisienne Jenny Cook

avec un sacré bouquet de muguet.

Il en garda quelques brins pour sa Première

sur la scène du "Concert parisien" et remporta

un tel triomphe qu'il décida par la suite

de sa carrière de sonner "clochettes".

Fervent supporter du Racing Club Toulonnais,

qu'il aida sans compter à s'installer dans 

son Stade, il laissa dès 1921 sur l'écusson

du club l'empreinte de la Chance... Le Haka

de la Rade, autrement dit le Pilou-Pilou, 

chanta à son tour la Victoire, de quoi reprendre 

"Viens Poupoule...voir l'équipe en Rouge et Noir

fendre la foule et l'armure de Clermont, en finale

de Coupe d'Europe le 18 mai à Dublin!"

En 1981, j'étais sous les drapeaux

du 35^ème Régiment d'Infanterie

cher au Lion de Belfort et portais fier

la devise "tous gaillards, pas de traînards !" ;

François Mitterrand venait enfin d'être élu

Président de la République, et les Verts

menés par Michel Platini remportaient

leur 10^ème titre de Champions de France.

Il aura fallu attendre 32 ans (et un repérage

au Stade de Saint-Denis, à pied ou à vélo)

pour refaire, à ce niveau, trembler les filets

de l'engagement. Et comme le buteur du soir

s'appelle Brandao, l'homme qui ne se lasse

jamais d'aller au charbon, la remontée de la

mine a vraiment de quoi épater la galerie.

Une équipe de football, ce n'est pas seulement

onze gaillards, c'est aussi la (re)transmission

de valeurs ; en l'occurrence, pour l'Association

Sportive de Saint-Etienne, d'une histoire industrielle

et populaire qui ne saurait être laissée à la traîne.