Ce matin à Grenoble, une ville dans le vent
qui ne m'en voudra pas de lui préférer le souffle
de Chambéry, j'ai pris le tramway nommé Souvenir :
il y a un an, jour pour jour, nous étions transportés
de joie, du Louvre au palais de Versailles en pique-
niquant au soleil des Tuileries et chacun de nos pas
avait laissé une empreinte de culture.
Aujourd'hui, au Canopé et dans le cadre de l'ouverture
du parcours d'éducation artistique et culturelle à la
fenêtre FOLIOS (une application que notre cartable
de Savoie suit déjà à la trace), monsieur Guy Cherqui,
délégué académique aux arts et à la culture, nous a transmis
des fondamentaux qui demandent également ici un écho :
"L'accès à la culture devrait être un droit, il reste un privilège.
Il appartient au monde de l'éducation de pallier aux handicaps
de la vie sociale, de faire disparaître toutes les peurs.
Les enseignants doivent être des révélateurs, refuser
les cloisonnements comme pratiquer les croisements
de toutes les intelligences. L'école n'est pas un sanctuaire,
elle a vocation à affronter toutes les questions, à promouvoir
le débat. Sachant que la mise en oeuvre d'un parcours culturel
ne saurait participer du touche-à-tout (une visite de musée,
une écoute de concert, une séance de cinéma...), il convient
d'interroger l'élève sur la conscience qu'il a ou qu'il n'a pas
de cheminer en être de culture. Au demeurant, un parcours
culturel n'est pas à construire ; les bases sont déjà posées en
classe et d'autres jalons existent hors du temps scolaire, que
la sphère pédagogique ne saurait passer sous silence.
On ne peut faire de la culture à l'école si donner du sens
ne prend pas et ne garde pas la parole. Considérer la lecture
comme un exercice de français alors qu'elle constitue en soi
une pratique culturelle procède du même état sans esprit.
L'élève doit pouvoir écrire les chapitres de son propre monde."