Après cinq ans de travaux (pour un coût estimé
à 52 millions d'euros, dont 31 ont été trouvés
grâce à la tournée mondiale des oeuvres
pendant la fermeture), le musée Picasso
nous invite en plein marais à ouvrir "l'oeil parfait".
Ce regard fort ("mirada fuerte"), Pablo l'Andalou
le possédait avant même d'épater la galerie.
Anne Baldassari, commissaire de l'exposition
inaugurale qui va occuper la totalité de l'hôtel Salé
jusqu'à l'été prochain, insiste sur la précocité
du talent de Picasso, à l'évocation d'un portrait
classique d'une perfection incroyable, réalisé
à l'âge de 14 ans : L'homme à la casquette.
La spécialiste du maître ajoute : "Il a passé
toute sa vie à se défaire de sa formation académique.
Son père, peintre, conservateur au musée de Malaga,
lui avait enseigné le métier dès l'enfance. Très tôt, il
a dû conquérir sa liberté."
Force alors de constater qu'il "n'a pas inventé un monde
mais des mondes" et qu'il est "le seul, au XXe siècle, à
s'être toujours révolutionné."