Le Mont-Blanc pointe le bout de son stylo...
Hier dimanche, par une douceur à faire pâlir
de jalousie la bonne ville d'Angers, j'ai traversé
le pont de Montmélian , un fief honni
par l'équipe de rugby de Chambéry,
pour me rendre à vélo sur les terres
du chevalier sans peur et sans reproche.
L'été a encore fait de la résistance quelques heures
et, les nerfs dispensés de poêle, j'ai changé calmement
de saison avec l'ami Guillaume Apollinaire :
"Dans le brouillard s'en vont un paysan cagneux
Et son boeuf lentement dans le brouillard d'automne
Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux
Et s'en allant là-bas le paysan chantonne
Une chanson d'amour et d'infidélité
Qui parle d'une bague et d'un coeur que l'on brise
Oh ! l'automne l'automne a fait mourir l'été
Dans le brouillard s'en vont deux silhouettes grises" .