Ce vers de lumière, sorti du cimetière marin
de Paul Valéry, le prince du cinéma d'animation,
Hayao Miyazaki pour vous faire un dessin,
l'aura repris tout au long de sa vie.
Mais le temps qui passe fait que le talent
se lasse. Cette fois, promis juré, le génial
enchanteur contemporain, qui aime porter
un simple tablier d'artisan pour ses rares
rencontres avec la presse, a considéré
que ses lunettes en écaille n'abritaient plus
son regard volontiers goguenard des failles
de l'histoire :
"Je ne suis plus capable de concevoir
des films fantastiques, car la situation actuelle
au Japon ne le permet pas. Quand j'ai créé
Ponyo sur la falaise, le grand tsunami n'avait
pas encore eu lieu. Mais, pour Le vent se lève,
j'étais en train de dessiner le passage sur le
grand tremblement de terre de 1923 lorsque
le séisme du 11 mars 2011 est arrivé.
La réalité m'a dépassé."