Le 18 novembre 1943, pleurant l'arrestation
de sa maman deux jours plus tôt à Annecy,
le petit Samuel Pintel se réfugiait
à la colonie d'Izieu.
"Il faisait froid, comme aujourd'hui.
J'étais en culottes courtes, avec juste un gilet
et rien d'autre", confie-t-il à Myriam Karsenty
du Dauphiné libéré.
Ayant déjà échappé à la rafle du Vel'd'Hiv
le 16 juillet 1942 (son père étant prisonnier
de guerre, la famille ne figurait pas sur les
listes des Juifs que le régime collabo
de Vichy allait donner aux Allemands),
Samuel Pintel ne connut pas l'horreur du 6 avril
1944 à Izieu. Du camp de Drancy où elle avait
été internée, sa mère eut l'intuition de lui faire
quitter la maison en janvier de la même année.
A Chambéry, il retrouva Jeanne Bosselut, leur
voisine de palier venue le chercher depuis Paris.
Aujourd'hui, Samuel Pintel avoue "avoir une dette
de mémoire imprescriptible" à l'égard des 44 enfants
exterminés qu'il connaissait tous.
"J'ai été un des derniers enfants à quitter la colonie
en vie", a-t-il récemment témoigné devant une classe
de troisième du collège de Valromey à Artemare (Ain).
Pour célébrer encore le chagrin, venez donc au CDI
consulter le livre de photographies, prises au temps
où le soleil de l'insousiance essayait de l'emporter
sur l'ombre de la barbarie.