Sur leur parcours de quatre jours, nos 26 "petits"
voyageurs ne sont pas tombés dans le panneau
qui condamne tout musée au lacet d'âne.
Filant droit au but, ils ont compris que les oeuvres
n'étaient pas figées (contrairement à certains
cerveaux dénoncés au Louvre par notre guide
exceptionnelle : "Le débile est international"),
et qu'elles avaient la vertu de venir graver
le coeur de leurs vies modernes.
Incités par là même à poursuivre le mouvement
de la Civilisation, ils n'ont trouvé aucune barbarie
à redire en croisant le chemin d'autres êtres
humains. Excusant l'indifférence harassée du
Parisien dans les rames du métro, ils ont eu
l'occasion de prendre conscience d'une Communauté
d'existences en suivant un moine tibétain et en lisant
le regard bienveillant d'un Chinois ou déluré d'une Brésilienne.
Revenus au projet provincial, les voici
davantage armés pour mener à bien cette
campagne : le partage des connaissances
contre l'innocence du sauvage... Pauvre de moi
si je ne suis pas riche de toi.