Avec la foi en l'humain d'ici ou d'ailleurs,
j'ai relu aux heures creuses du voyage
le poète napolitain Erri De Luca :
"Notte di giorno quarto, cantilena di uomini
nel buio, a dondolo di mare, siamo un secchio
in un pozzo di stelle.
Sotto la tela fiati caldi ammalati, le donne
si dividino lo spazio, gli uomini fanno mucchio.
Il nostro Dio commanda di provar meraviglia
davanti a tutto quello che viene incontro a noi.
Lascia alla meraviglia un tempo, fino al sangue,
poi lascia fare a noi."
Ce qui nous donne, traduit par Danièle Valin :
"Nuit du jour quatrième, rengaine d'hommes
dans le noir, balancés par la mer, nous sommes
un seau dans un puits d'étoiles.
Sous la toile des souffles chauds malades,
les femmes se partagent l'espace,
les hommes s'entassent.
Notre Dieu commande de s'étonner face à tout
ce qui vient à notre rencontre. Il laisse
un temps à l'étonnement, jusqu'au sang,
puis il laisse faire à nous."
Une poésie criante de vie, à prolonger par
exemple avec Terraferma, que les élèves
de madame Monella avaient eu la conscience
de voir en octobre 2011 à Annecy, dans le cadre
du fameux Festival du film italien.