Connaître la fin au stade des commencements,
c'était pour nous inimaginable, jusqu'à hier matin.
Tu nous laisses en rade, avec ce bouleversement
des choses réalisables de ton chemin.
Nous nous souvenons de ton regard
qui lançait l'éclair de l'arrivée au départ ;
tu voulais vivre tes propres chapitres,
avoir du cœur à l'ouvrage sans le moindre filtre.
Nous ouvrons l'album photo de ton passage
au collège ; il développe le même héritage.
Novembre 2014. Dans le métro d'un voyage à Paris,
tu fixes le parcours imposé d'un air insoumis.
Juin 2016. Tu honores la Résistance
à La Bridoire. Les petits écoliers
répondent, sur le fil de ton atelier,
aux questions qui arment la France.
Tu montes ensuite au front comme apprenti,
premiers pains croustillants à Novalaise,
pour mieux donner ta saison de boulanger balaise
aux skieurs en miettes de la station des Saisies.
Lyan, les anges n'ont qu'à bien se tenir,
le croissant de la lune ne suffira plus ;
l'Éternité fera appel à ton dernier sourire
pour étendre la bonne pâte à perte de vue.