En janvier 1991, le théâtre Charles Dullin
m'avait mis au Parnasse de la gaîté.
J'étais reparti avec une affiche
qui valait tout le cinéma du monde.
Le temps qui passe ne l'a pas roulée
et Franz Kafka ne m'en veut pas d'avoir
gardé cet ouragan dans ma chambre.
Enfoui dans le sable en réserve
à la Bibliothèque nationale de France,
un recueil ne témoigne peut-être pas à charge.
Il faut dire que l'auteur était déjà tout entier
dans ce qu'il pouvait écrire, en spectateur
anonyme d'un cœur difficile à méduser.
La roue tourne
À Sanary-sur-Mer, croquer le panorama
d'un œil sec relève du présent impossible.
Comme au mistral communiant où la balade
de Mamie était mon bâton de jeunesse,
je monte d'un pas vif à l'oratoire. Tout près
de Notre-Dame-de-la-Pitié, un moulin gris
ne se fait pas prier pour moudre encore
le grain de sénevé. À la fin des années trente,
contre svastika hurlant, Alma Mahler et Franz Werfel
s'y réfugièrent. Valérie viendra-t-elle nous rejoindre ?
Avec le meunier qui s'endort, j'en doute.
À quoi bon l'amour quand il n'y a rien à craindre ?