Gaston Defferre, qui avait un caractère bien trempé
(normal quand on est maire de Marseille), ayant à
l'Assemblée nationale traité d'Abruti le député gaulliste
René Ribière, se retrouva avec lui fort pourvu d'un duel
le 21 avril 1967, dans le jardin tenu secret d'une maison
de Neuilly. Les deux hommes croisèrent le fer jusqu'au
"premier sang" sur l'avant-bras de Ribière.
Dans le débat politique de nos jours, ce qui touche
l'adversaire à la fin de l'envoi procède davantage
à fleurets mouchetés :
"Vous n'avez pas le monopole du cœur" ;
"Vous avez tendance un peu à reprendre le refrain
d'il y a sept ans, l'homme du passé. C'est quand même
ennuyeux que, dans l'intervalle, vous soyez devenu,
vous, l'homme du passif".
"Permettez-moi de vous dire que, ce soir, je ne suis
pas le Premier ministre et vous n'êtes pas le Président
de la République. Nous sommes deux candidats,
à égalité " ;
"Mais vous avez tout à fait raison, monsieur
le Premier ministre".
"Je pense qu'on ne peut pas être à contre-courant du monde,
qu'il faut s'inscrire dans le monde, peser sur le monde, essayer
d'avoir les idées claires et porter un projet de très forte ambition" ;
"Moi Président de la République, j'essaierai d'avoir de la hauteur
de vue pour fixer les grandes orientations, les grandes impulsions,
mais en même temps je ne m'occuperai pas de tout".
"De toute façon, la France sera dirigée par une femme : ce sera
ou moi ou madame Merkel" ;
"Je veux un esprit de conquête. Une France dans un monde ouvert,
dans une Europe où nous pourrons nous protéger. Nous le ferons
ensemble et fidèles à ce que nous sommes".