Sur un banc public du parc de Buisson Rond,
j'ai lu sur les lèvres d'un comte qui s'éloigne
une poésie que la présence d'Emily soigne :
Tell me, tell me, smiling child,
What the past is like to thee?
"An Autumn evening soft and mild
With a wind that sighs mournfully."
Tell me, what is the present hour?
"A green and flowery spray
Where a young bird sits gathering its power
To mount and fly away."
And what is the future, happy one?
"A sea beneath a cloudless sun ;
A mighty, glorious, dazzling sea
Stretching into infinity."
Ce qui nous donne après la traduction
de Pierre Leyris :
Dis-moi, dis, souriante enfant,
Qu'est-ce, pour toi, que le passé?
"Un soir d'automne, doux et clément,
Où le vent soupire, endeuillé."
Qu'est-ce, pour toi, que le présent?
"Un rameau vert chargé de fleurs
Où l'oiselet bande ses forces
Pour s'envoler dans les hauteurs."
Et l'avenir, enfant bénie?
"La mer sous un soleil sans voiles,
La mer puissante, éblouissante
Qui, là-bas, rejoint l'infini."
(Emily Jane Brontë - juillet 1836 / Gallimard, 1963.)