Pendant que vingt-deux garçons,
plus ou moins braves, s'affairaient
autour d'un ballon,
je me suis souvenu, avec Liliane
Wouters, d'avoir trouvé liane
auprès de la fille d'Amsterdam :
Elle avait dit : "En Amsterdam
nous ne vivrons qu'une aventure.
Je n'y laisserai pas mon âme.
Amour toujours jamais ne dure."
Hélas ! Je ne la croyais pas.
Sous les pignons à cols, à cloches,
quand se mêlaient nos mains, nos pas,
quand j'espérais, dur comme roche.
L'eau verte suivant son chemin
aurait dû me dire : "Tout passe."
Mais je ne sentais que sa main
serrant la mienne dans l'impasse.
[...]
Peine plus dure que le dam
et sel des larmes que je pleure,
pour cette fille d'Amsterdam
que ne donnerais-je à cette heure ?
Les cloches de Saint-Nicolas,
le quai aux plantes, les dix mille
pilotis de la gare et la
rivière Amstel, avec ses îles.
C'était un jour du mois de mai.
Elle me disait : "Rien ne dure."
Moi je pensais que je l'aimais
beaucoup trop pour une aventure.
(Source : Ici on parle flamand & français,
Francis Dannemark, le Castor Astral -
Escales du Nord, 2005.)