2 novembre 2015
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Il y a cinquante ans, un jeune documentaliste
au CNRS nommé Georges Perec ne commentait
pas les Choses à moitié de siècle :
"Il y a aujourd'hui une espèce de bonheur possible
à l'intérieur du monde de la consommation, bonheur
d'un restaurant, bonheur d'une moquette, bonheur
d'un fauteuil. Ce sont des choses concrètes, pas
imaginaires. L'ennui, c'est que tout se passe comme
si on retirait continuellement la chaise. On a le droit
de toucher, le droit d'admirer, on n'a pas le droit
de prendre. On nous donne énormément à désirer,
mais finalement on ne possède rien."
Cette frustration, née d'un système qui remplace
le désir d'être par le désir d'avoir, l'auteur l'exprima
avec une telle force littéraire que le jury du prix
Renaudot s'en trouva fort possédé.